Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/102

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vin, qu’il y a des rentiers et des propriétaires qui ne vivent que « par le patronat et le salariat. » Mais le parti ouvrier est tolérant : il ne les somme pas de mettre d’accord leur théorie et leur existence ; s’ils touchent des revenus, s’ils sont propriétaires et patrons, « c’est pour le bon motif » ; et ce bon motif ils le prouvent moyennant le prélèvement, au profit du parti qui demande leur expropriation, de quelques louis par an.

Le Parti ouvrier reconstitue le cens aboli par la Révolution de 1848. Il est vrai qu’il ne s’agit plus d’un cens pécuniaire, mais d’un cens moral.

L’article 3 de la Déclaration des Droits de l’homme fait résider le principe de toute souveraineté dans la nation.

Le journal Le Parti ouvrier le mutile de la manière suivante :

Cette souveraineté sociale, exercée par les producteurs utiles, est pour nous le vrai suffrage universel, le seul légitime. La participation au scrutin bourgeois, temporairement admise par les uns, repoussée par les autres, n’apparaît à tous que comme un moyen de combat et de propagande. Nos élus à la Chambre des députés ou au Conseil municipal ne sont ni des députés ni des conseillers municipaux ; ce sont des délégués à l’ordre du socialisme révolutionnaire, chargés de porter dans ces assemblées les revendications ou les résolutions des comices corporatifs.

« Le scrutin bourgeois ! » que méprisent les socialistes, c’est le scrutin auquel tous les citoyens sans exception, ni de religions, ni de races, ni d’opinions, ni de fortunes, peuvent prendre part.