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Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/227

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Mais le monopole des denrées alimentaires n’est qu’une partie du programme. Il continue :

Établissement par la commune d’industries municipales, pour qu’en vertu de leur droit à l’existence, les travailleurs mis à pied par les crises, les grèves et les transformations de l’outillage, reçoivent du travail, et que la commune s’achemine ainsi du régime de la propriété privée[1] au régime de la propriété publique.

Si un jour, par un hasard quelconque, les socialistes sont les maîtres du pouvoir, le neuvième Congrès ouvrier de la fédération du Centre leur dicte leur devoir :

Les travailleurs devront se hâter d'organiser les services publics producteurs et à l’aide d’une concurrence implacable d’anéantir toutes les entreprises privées, afin qu’au plus tôt se puisse établir la production au compte et sous la direction de l’État communiste.[2]

Tel est l’usage que les socialistes comptent faire du pouvoir et des ressources qu’il leur donnera : administrer dans l’intérêt général, c’est le vieux jeu, jeu bourgeois : employer les ressources fiscales pour la sûreté de tous, quelle naïveté ! On les emploiera pour « anéantir toutes les entreprises privées ! »

Voilà le programme du gouvernement des socialistes !

Tout le programme socialiste se résume en cette phrase :

Prendre aux autres pour notre compte.

  1. Programme des Broussistes. B. Malon. Le Nouveau parti, p. 94.
  2. Neuvième Congrès ouvrier de la fédération du Centre.