Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/280

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distributive prédomine : au contraire, plus l’individu a d’initiative, plus il est libre d’agir, plus les décisions personnelles de chacun ont d’importance dans leur vie respective, plus le régime du contrat se substitue aux injonctions d’autorité, plus la justice commutative se développe ; et plus chacun sent son sort, sa destinée, celle des siens, remise entre ses mains, et se trouve dégagé de l’oppression qui en faisait un être passif : et non seulement, il éprouve cet agrandissement de son être qui l’en constitue le propre gardien et le propre guide, mais sa volonté et son intelligence se développent d’autant plus qu’elles sont plus sollicitées par le sentiment de la responsabilité, de sorte qu’en devenant son maître, il devient de plus en plus digne de l’être.

Le progrès a pour conditions essentielles la division du travail, la diversité des aptitudes, la variété dans les idées et dans les caractères : et ces conditions existent d’autant mieux que les individus ont plus de liberté d’action et d’occasion d’agir.

La coopération des efforts est d’autant mieux assurée que la division du travail est plus nettement établie.

Plus l’homme se trouve dans des situations variées, doit agir dans des milieux différents, et plus il se développe.

Le socialisme est dépressif.

L’individualisme est expansif.