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Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/54

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elle provoque chez beaucoup le droit de dire avec vraisemblance : « On ne nous dit pas la vérité ! » — et de jeter ainsi l’esprit de méfiance parmi ceux qu’il faudrait éclairer.

Les chefs du socialisme représentent aujourd’hui leurs adversaires comme des hommes attachés au passé par leurs préjugés et leurs intérêts, des rétrogrades qui redoutent les innovations, alors que ce sont eux, comme je l’ai prouvé dans la Tyrannie socialiste, qui sont des rétrogrades et des arriérés, imbus de préjugés dont les racines plongent dans les profondeurs les plus lointaines des civilisations de l’âge de la pierre, non seulement polie, mais brute.

Il faut leur opposer la vérité sans ambages, sans détours. Les principes sont ce qu’ils sont. On aura beau les nier, ils n’en existeront pas moins avec leurs conséquences obligatoires. Il faut répéter avec J-B. Say :

« Ce n’est pas raisonner sagement que de s’élever contre les principes d’une science par le motif qu’il peut être dangereux de les appliquer à contretemps[1]. »


  1. Cours d’Écon. polit. t. I, p. 77.