Page:Guyot - Les principes de 89 et le socialisme.djvu/97

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au Congrès de Halle de 1890 qui organisa le parti socialiste allemand et au Congrès d’Erfurt de 1891 avec insistance : « Toutes les autres classes, malgré les querelles d’intérêt qui les divisent, reposent sur la propriété privée des moyens de production et ont pour but commun les fondements de la société actuelle. »

Ils répètent que la Révolution sociale doit faire pour le Quatrième État, ce que la Révolution de 1789 a fait pour le Tiers État.

Ils oublient que le Tiers État était facilement distinct de deux autres ordres. Le roturier supportait des charges que ne supportaient ni le prêtre ni le noble et ceux-ci avaient des privilèges refusés au premier.

Mais maintenant où sont les frontières du Quatrième État ? où commence-t-il ? où finit-il ?

Est-ce que l’ouvrier n’a pas les mêmes droits que n’importe quel citoyen ? On a fait une exception, il est vrai, en sa faveur ; on a manqué aux principes que la loi doit être une pour tous, que tous doivent avoir les mêmes juridictions, en lui donnant une juridiction spéciale, celle des prud’hommes, sur laquelle nous reviendrons. Mais quel est le signe qui constitue un individu membre du Quatrième État ?

La fortune ? un gentilhomme décavé fait-il partie du Quatrième État ? Un homme qui a fait faillite, qui se trouve sans ressources avec la tache déshonorante qui frappe son nom, fait-il partie du Quatrième État ? Faut-il être pauvre de naissance ? Mais la pauvreté est relative comme la richesse. L’enfant élevé par l’assistance publique est censé plus dépourvu que l’enfant