Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/149

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— Tu te diras qu’elle est la mère de ton mari, qu’il l’aime, et que tu dois l’aimer pour l’amour de lui…

— Tu as raison !… Que je voudrais te ressembler, mon Bijou !… tu es tellement meilleure que moi !…

— Je suis un ange, c’est convenu !…

— Tu plaisantes… mais, c’est joliment vrai, va !…

— Dis-moi ?… ça ne va pas t’attrister de quitter ton fiancé pendant cette semaine que tu veux bien me donner ?…

— Non… d’ailleurs, il viendra me voir avec papa… si ta grand’mère le permet… et puis, il va passer quelques jours à Paris…

— Et moi qui te promène comme voie étourdie que je suis… sans penser que ce malheureux garçon se désole certainement de ton absence !… Rentrons, veux-tu ?…

— Je veux bien !…

Bijou laissa couler entre ses cils frisés un regard luisant, et demanda, l’air indifférent :

— Explique-moi donc quel… incident peut t’avoir donné cette idée bizarre que Jean de Blaye m’aime ?…

— La façon dont il te regardait pendant le déjeuner… et aussi son agacement quand, ce matin, nous t’attendions sur le perron, et qu’il t’a vue arriver avec le petit Jonzac et son répétiteur…

— Tu as trop d’imagination !…

— Non… je suis sûre qu’il t’aime… et beaucoup !… et toi ?…