Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/17

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La marquise répliqua, en désignant un grand jeune homme qui entrait :

— Ça l’amusait probablement plus que de tirer des lapins… car s’il est allé rejoindre ton oncle au bois, il n’est pas resté longtemps avec lui !…

— Tiens !… non !… — fit Bijou étonnée.

Quittant sa grand’mère, elle alla au-devant du jeune homme :

— Est-ce que vous n’avez pas retrouvé mon oncle, monsieur Giraud ?…

Il devint très rouge.

— Si, mademoiselle… si !… nous avons très bien retrouvé M. de Jonzac… seulement, moi… j’ai dû rentrer… pour corriger les devoirs de Pierre…

Voulant expliquer, sans doute, son entrée dans le hall, il continua, avec un peu d’embarras :

— Et… je venais voir si je n’avais pas oublié ici mes livres… je croyais… mais je ne les vois pas…

Comme il sortait, sans cesser de regarder Bijou, la marquise, l’air indulgent et amusé, le rappela :

— Vous ne restez pas à fumer ici, monsieur Giraud ?… la correction de ces devoirs est-elle donc si pressée ?…

— Non, madame !… — dit vivement le répétiteur, qui revint sur ses pas ; — elle n’est pas pressée du tout !…

La vieille femme se pencha vers madame de Rueille, qui, silencieuse, travaillait à une admirable tapisserie, et lui dit en souriant.