Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/241

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— Mais non, ça ne m’effaroucherait pas !... oh ! pas du tout !...

— Bien vrai ?...

— Bien vrai !... mais pourquoi me demandez-vous ça ?...

— Pour rien... Savez-vous si votre grand’mère est levée ?...

— Elle ne se lève pas avant huit heures et demie ou neuf heures, surtout quand elle se couche tard comme cette nuit... il était presque deux heures quand nous sommes rentrés ?...

— Et vous êtes aussi fraîche, aussi jolie que si vous aviez dormi toute la nuit... Dites-moi, je voudrais bien la voir, votre grand’mère ?...

— Vous avez à lui parler à elle-même... ou bien c’est quelque chose que je peux lui dire de votre part ?...

— Non... j’ai à lui parler à elle-même...

— C’est que, elle va probablement vous faire attendre « un brin »... comme on dit ici...

— Eh bien, j’attendrai... Bijou regardait avec étonnement M. de Clagny, qui faisait les cent pas à travers la grande pièce, et, curieuse, elle dit :

— Qu’est-ce que vous avez ?... car vous avez quelque chose, bien sûr !...

— Mais non !...

— Mais si !... vous allez... vous venez !... Tenez !.., un jour j’ai vu Paul de Rueille qui allait et venait comme ça...

— Moi aussi, je l’ai vu !... c’était le soir du dîner