Page:Gyp - Bijou, Calmann-Levy, 1896.djvu/249

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comme tout le monde... et en le voyant, je ne pousse pas des cris d’admiration... voilà tout !...

— Je crois, — dit M. de Rueille, — que celui qui vous fera pousser des cris d’admiration est encore à naître !... vous êtes très bonne, très indulgente... vous trouvez tout le monde négativement bien... mais, effectivement, c’est une autre affaire...

— Vous exagérez !...

— J’exagère ?... Eh bien, citez-moi donc un homme... un seul, que vous trouviez vraiment à votre gré ?...

— Mais... M. de Clagny, par exemple !... La marquise demanda :

— Tu le trouves bien... tu le trouves bien... mais comment ?... pas pour l’épouser, je présume ?... Bijou répondit en riant :

— Ah ! non !... pas pour l’épouser !... On sortait de table. Jean de Blaye dit :

— Quelqu’un a-t-il des commissions pour Pont-sur-Loire ?...

— Tiens !... — fit Bijou surprise, — tu vas à Pont-sur-Loire, comme ça, tout seul ?... qu’est-ce que tu peux bien aller y faire ?...

— Ce que j’y vais faire ?... — répondit-il un peu troublé — des commissions...

— Veux-tu m’emmener ?...

— T’emmener ?... mais...

Depuis le soir où il avait avoué à Bijou qu’il l’aimait, il évitait toutes les occasions de se trouver seul près d’elle. Quant à elle, sa façon d’être avec lui et avec Henry de Bracieux ne s’était modifiée en