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BIJOU

à côté de son père que la foule lui permît d’entrer. Derrière les belles dames et les beaux messieurs venus de Pont-sur-Loire et des châteaux voisins, au milieu des paysans de Bracieux, ses larges épaules carrées et son teint rouge se détachant sur le fondu bleu du ciel, Charlemagne Lavenue arrivait à longues enjambées dans ses habits des grands jours. Et tandis que les yeux baissés elle semblait ne rien voir, sous le soleil éclatant qui illuminait le pays pour son mariage, Bijou goûtait pleinement la joie de vivre, d’être jolie et d’être aimée.

L’oncle Alexis, qui arrondissait son bras en disant : « Quand tu voudras ?… » la tira de son extase. Gracieuse et souple, elle se mit en marche au son de l’orgue qui ronflait.

Un cocher de fiacre, entré dans l’église pour regarder « la noce », s’écria en voyant passer Bijou :

— Nom d’un chien !… c’qu’elle est chouette, la mariée !…

À quoi un valet de la ferme à « mait’ Lavenue » répondit, avec conviction :

— Est-ce pas ?… Eh bié, l’est core meilleure qu’aile n’est chouette ! ! !…


FIN



IMPRIMERIE NELSON, ÉDIMBOURG, ÉCOSSE.
PRINTED IN GREAT BRITAIN.