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Page:Hébert, Jacques-René - Le Père Duchesne (n°331).pdf/5

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jours crié qui vive dans les postes les plus avancés. J'ai essuyé toutes les bordées des aristocrates, des royalistes, des brissotins, mais jamais ils n'ont pu me faire quitter mon poste, et je suis toujours dans la même guérite où vous m'avez vu depuis le premier jour de la rêvolution. Quand les conspirateurs et les traîtres ont remporté quelques victoires sur la Sans-Culotterie, Marat et le marchant de fourneaux ont été les premiers mis en joue, et si vous ne vous étiez pas rebiffé pour les sauver, s'ils avoient eu cent têtes, ils les auroient perdues l'une après l'autre.

Je croyois avoir du relâche et me reposer sur mes lauriers, foutre, lorsque j'ai vu la convention délivrée des serpens et des crapauds du marais. J'étois d'une joie de bougre en songeant que la constitution républicaine alloit rallier tous les bons français. Je croyois m'en donner des pilles éternelles, et déjà j'avois quitté mon encrier pour retourner à mes fourneaux. Maintenant, disai-je à mes compères et commères, que nos braves montagnards ont tous leur tête dans un bonnet, et qu'ils vivent d'un si bon accord, la machine va marcher sans le moindre choc. A l'aide de sainte-guillotine qui