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BATTLING MALONE

choire massive semblaient disproportionnés et surprenants.

Dans l’allée qui longe Rotten Row, à onze heures du matin, quand les cavaliers et les piétons sont les plus nombreux et que tout ce que Londres compte de riche et de bien né passe là, Battling Malone s’en allait le long des rangées de chaises, se balançant un peu sur les hanches à chaque pas, nonchalant et redoutable, pareil à un reître pendant une trêve, et à côté de lui marchait Lady Hailsham, consciente et charmée du contraste, qui s’était faite suprêmement élégante, d’une élégance féminine et floue, et qui s’amusait prodigieusement de sentir sur son passage les silences subits et les longs regards offusqués…

D’autres femmes passaient, qui menaient en laisse des bull-dogs ou des barzois de race, leurs esclaves favoris, puissants et humbles… Elle, songeait que l’animal de combat qui marchait à son côté était plus redoutable que tous ceux-là, et plus singulier, et plus émouvant ;