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PUGILISTE

que nous cessons de maintenir les traditions, les capitaux vont à l’étranger et nos boxeurs sont battus, cela va de soi ! Si nous nous mettons à admettre que ces polissons de Français peuvent nous battre, naturellement qu’ils nous battront ! C’est clair ! »

Il vida son verre et noya le steak placé sur son assiette dans une petite mer de « ketchup ». Entre chacune des bouchées de viande presque crue qu’il avalait vinrent quelques lamentations enrouées :

«…s’en va aux chiens, Monsieur !… Les socialistes… Et les végétariens ! »

Aux tables voisines la conversation semblait se borner à des questions plus étroites de technique. Sir Wilfrid Harum, K. C., une des gloires du barreau anglais et un fervent du pugilat, expliquait au banquier Rubinstein, avec des gestes secs et nets comme des arguments :

«… Ils ont le punch ; voyez-vous. C’est pour cela qu’ils gagnent. Ils ont le punch : l’utilisation correcte des muscles frappeurs, et la détente. Le punch : tout est là. »