Page:Hémon - Battling Malone pugiliste, 1925.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
39
PUGILISTE

le cracher ensuite le flot de sang meurtri, à moitié décomposé, qui enflait ses chairs et l’aveuglait. C’est là un des remèdes traditionnels de la chirurgie du ring, et l’opération ne surprit personne. On se demanda :

« Croyez-vous qu’il puisse tenir jusqu’à la fin… Il est encore solide sur ses jambes…

Or, quand le gong sonna le commencement de la douzième reprise, Bill White voyait d’un œil, et sa charge initiale fut celle d’un dogue fou de colère qu’on déchaîne et qu’on démusèle. Pris par surprise, son adversaire fut bousculé jusque dans les cordes du ring, et, avant qu’il ait pu reprendre son équilibre et sa garde, quatre coups terribles venaient lui marteler l’estomac et faire plier ses côtes. Il s’échappa pourtant ; mais les spectateurs placés près du ring virent que ses yeux chaviraient un instant et deux taches livides, presque verdâtres, apparaissaient et s’étendaient des ailes du nez aux commissures des lèvres.

En une seconde le vétéran était sur lui