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IX


Depuis la venue de l’hiver, l’on avait souvent parlé chez les Chapdelaine des fêtes, et voici que les fêtes approchaient.

— Je suis à me demander si nous aurons de la visite pour le jour de l’an, fit un soir la mère Chapdelaine.

Elle passa en revue tous les parents ou amis susceptibles de venir.

— Azalma Larouche ne reste pas loin, elle ; mais elle est trop paresseuse. Ceux de Saint-Prime ne voudront pas faire le voyage. Peut-être que Wilfrid ou Ferdinand viendront de Saint-Gédéon, si la glace est belle sur le lac…

Un soupir révéla qu’elle songeait encore à l’animation des vieilles paroisses au temps des fêtes, aux repas de famille, aux visites inattendues des parents qui arrivent en traîneau d’un autre village, ensevelis sous les couvertures et les fourrures, derrière un cheval au poil blanc de givre.