Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La jeune femme. Pendant l’instance en Divorce, la femme devrait être aussi libre que l’homme. L’enfant qui naîtrait d’elle, après plus de dix mois de séparation, serait réputé naturel, lors même que le divorce ne serait pas prononcé ; il porterait son nom et hériterait d’elle comme un de ses enfants légitimes.

L’auteur. Qui administrera les enfants et les biens pendant l’instance ?

La jeune femme. Le tribunal doit décider qui administrera les enfants d’après les motifs de la demande en Divorce et le témoignage de parents, amis et voisins.

L’auteur. Mais si les époux ne demandent à divorcer que pour incompatibilité d’humeur et sont tous deux honorables ?

La jeune femme. Ils seront invités à s’entendre pour se partager les enfants, ou les confier à l’un d’eux, ou donner les filles et les garçons tout jeunes à la mère, laissant au père les garçons au dessus de quinze ans. Le tribunal, en outre, nommerait dans la famille maternelle une subrogée tutrice pour les enfants laissés au père ; et dans la famille paternelle, un subrogé tuteur pour les enfants demeurés à la mère. Cette subrogée tutelle, toute morale, lie cesserait qu’à la majorité des enfants.

L’auteur. Et dans le cas où les parents seraient également indignes ?

La jeune femme. Dans ce cas rare, le président, au nom de la Société, leur enlèverait l’administration des enfants et les confierait à la tutelle de l’un des membres d’une famille, mettant la subrogée tutelle dans l’autre.

L’auteur. Très bien ; je vois avec plaisir que vous vous êtes