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V

JOURNAL.


Depuis quelque temps, dans les rangs des femmes avancées se fait sentir le besoin d’une feuille périodique, non seulement pour soutenir la cause de leur Droit et travailler à la réforme des mœurs et de l’éducation, mais pour créer une critique et une littérature nouvelles, et trouver le placement d’articles sérieux que les journaux masculins, même dirigés par des hommes de Progrès, repoussent de leurs colonnes, dans lesquelles ils admettent les travaux souvent médiocres de gens qui ne sont pas dans le courant de la Réforme.

Nous n’apprécierons pas cette conduite de quelques-uns de ceux qui se disent nos frères : mais puisque beaucoup d’entr’eux nous refusent l’hospitalité, au lieu de nous en lamenter et de nous en étonner, bâtissons-nous une maison qui soit à nous

Pour rendre des services et réussir, le journal ne devrait arborer le drapeau d’aucune secte sociale, et devrait éliminer les questions politiques et religieuses proprement dites : car il ne saurait descendre dans l’arène des passions de sectes et de partis sans nuire à la cause qu’il défendrait.

La rédaction devrait être pénétrée de cette vérité : que la bonne foi, l’honneur, le dévouement se rencontrent sous toutes les bannières ; que l’habitude, l’éducation, les relations de famille nous classent bien plus que notre volonté. C’est en se tenant à