Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/287

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette preuve, je l’ai faite durement, sans ménagement aucun : c’était mon droit et mon devoir. Loin de m’en repentir, je suis prête à la parachever, si ces Messieurs ne la trouvent pas suffisante ; car jamais, tant que je pourrai tenir une plume, je ne permettrai à personne de présenter les doctrines du Moyen Age sous l’étiquette de notre glorieuse Révolution, sans faire entendre une protestation énergique.

Le résumé du livre qu’on vient de lire est dans les deux syllogismes suivants :

La femme doit être libre et l’égale de l’homme devant le Droit, parce qu’elle est un être humain ;

Or elle est mineure, opprimée, souvent sacrifiée ;

Donc il y a lieu d’opérer de nombreuses réformes afin que, partout, elle prenne à côté de l’homme sa place légitime.

Toute réforme dans les lois doit être préparée par une réforme dans l’éducation et dans les mœurs ;

Or les mœurs se dépravent, le mariage se corrompt, l’éducation des filles n’a ni base ni portée ;

Donc il faut travailler à l’éducation de l’amour et de la femme, et réformer le mariage, tout en posant et soutenant la revendication des droits de la femme.

Et, développant ma pensée, j’ai dit :

L’égalité de Droit entre les hommes, décrétée par le législateur, et admise par la conscience moderne, n’est évidemment pas basée sur l’égalité ou l’équivalence des hommes entre eux, puisque l’expérience nous les montre tous inégaux en facultés intellectuelles, en sentiment, en activité, en force, etc.

Sur quoi donc est appuyée cette égalité devant le Droit ? Ce