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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/114

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une âme à la mer

Très belle semaine de régates. La coupe d’or de S. M. est gagnée par l’Espagne. Mais quand même adjugée à la France, les bateaux d’ancienne formule n’ayant pas été bien transformés selon la nouvelle jauge. Après les épreuves, le chasseur prenait en remorque un 3e poussin Namouça.

Appareillons à 6 heures de Bilbao. La brise se lève, largué les remorques, arrivés par nos propres moyens à Saint-Jean à 6 heures.

Le chasseur va faire son mazout à Bayonne, repos.

Le lendemain à 6 heures, le chasseur appareillait avec les 3, 8 Mètres. Traversée terriblement dure, sommes complètement noyés. Le capot de l’Aile II est arraché.

Les pompes sont continuellement en marche et ne suffisent pas.

C’est effrayant de nous voir disparaître dans les creux, précipités sur les crêtes par la remorque implacable qui nous tire sans nous laisser le temps de respirer. À 5 h., j’ai un moment d’angoisse. Le chasseur a stoppé et le Commandant se demande s’il va oser s’engager dans les passes avec cette levée ! Nous sommes trempés, plus de rechange, ma valise nage dans l’eau. S’il faut passer la nuit ici à bourlinguer et à claquer des dents ! J’ai les mains gercées, les yeux me brûlent.

C’est le métier ! mais vrai, c’est dur. Dieu merci ! Le chasseur repart se dirigeant vers les passes.