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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/145

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goélette ailée

Le jour se lève.

Nul bruit, tout repose, la Mer dort. Elle est bleutée tandis que l’aurore rosit, tout semble posé sur la mer pour le calme et le silence.

Nul pas, nulle voix, les marins dorment. Le sommeil les pose, les suspend dans leurs hamac.

Le merveilleux sommeil arrête la vie, donne le repos et par ses songes fait encore naviguer les marins !

Sous un grand ciel plombé, sur la mer douce et grise deux ombres passèrent avec quatre ailes veloutées et battantes ; leurs corps confondus se perdirent dans la grisaille comme si une seule âme luttait pour deux.

C’était deux goëlands perdus sur l’immensité morne des Océans.

Un grand voilier, trois-mâts, passe envolé comme un songe, tout haut : ses voiles sont gonflées et si pressées qu’il s’enfuit à l’horizon comme une belle image un peu exagérée.


« FINLANDIA »


J’ai perdu mon vaisseau, dans ma mémoire il était