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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/158

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une âme à la mer

lant de lumières. Quel bonheur de l’avoir retrouvé ; qu’il m’est doux de pouvoir m’endormir le sachant si près.

Comme il y avait longtemps que cela ne nous était arrivé !

À 8 heures le lendemain, sa cloche mêlait le son de sa voix grave à celle de « Ailée » plus claire.

Ce jour, commencé par ces sons mélangés, devait me faire vivre un de ces jours uniques et heureux, où, unissant le passé et le présent, la vie n’est plus tout à fait réelle.

J’étais si absorbée que j’avais l’air plus triste et plus distante que jamais.

Puis, un soir, la nuit tombait, une amie me prit par la main et m’amena à bord.

Je répète qu’il était tard, mais c’était mieux ainsi, car j’étais si émue que je tremblais. Sur le pont, je connus son capitaine, qui me montra la chambre des cartes, sa cabine, et un ravissant salon ; c’était assez pour la première fois, et mon cœur battait mal. Trouvant un prétexte, je m’échappai avec la promesse de revenir une autre fois, pour une visite complète.

Je retrouvai mon « Ailée », douce, calme, silencieuse et si maritime.