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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/164

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une âme à la mer

Et je vis des jours lumineux, bercée entre les vagues.

Mon visage brûlé de soleil et d’embruns, reflète la vie saine et belle de vivre de rayonnements ramassés sur la mer.

Combien se passèrent-ils de quarts ?

Combien de marches interminables sur le pont ?

Combien de fois les pavillons se déferlèrent ?

Combien de fois les voix des bronzes se mélangèrent ?

Les heures trop belles s’envolent avec des ailes ! c’est pourquoi la douleur est si longue et la joie courte.

Les heures, comme les mouettes, ne se posent pas toujours.

Quel est le poète qui a dit que lorsque les grands vaisseaux quittaient le port pour disparaître à l’horizon, les femmes qui les regardaient partir, laissaient couler leurs larmes, « car il faut que les femmes pleurent, et que les hommes aventureux tentent les horizons qui leurrent ».