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une âme à la mer

maintenant qu’elle dort désarmée dans un port Anglais.

Sa vie intense s’est retirée en un seul instant, s’est figée implacablement dans le passé !

Dans ma mémoire, où elle sera ancrée désormais, elle roulera doucement avec sa haute mâture, silhouette fine se détachant toute noire sous la pâleur d’un vivant clair de lune.



Quel sera ton nouveau nom ?

Pour quel pays appareilleras-tu ?

Quelles seront les couleurs de ton pavillon étranger ?

Dans l’immobilité de l’hiver, je songe à nos éclatantes randonnées d’été !



Je me console de t’avoir abandonnée, en songeant que personne n’a su t’aimer et t’admirer autant que moi. Lorsque je disais ton nom mon visage s’éclairait !

J’avais, parait-il, en prononçant ton nom « Ailée »