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ailée s’en va

Mon Dieu, je m’agenouille de reconnaissance, parce que vous mavez guidée vers la route des flots, et m’avez permis de reconnaître la voie qui me convenait parmi toutes les autres qui n’étaient pas pour moi.

Merci, mon Dieu !

Je sais que je suis à ma place où je suis.

Je sens que je fais ce que je dois faire.

Ma vie doit être de dévotion et de dévouement.

Dans le sacrifice, je me retrouve.

Dans la joie, je serais désorientée.

Je suis attachée à ma part de tristesse, que j’aime partager avec les simples.

Ma vie, je dois la donner à mon pays comme je le pense.

Je voudrais cependant que tous les mondains et les désœuvrés sachent qu’en ne pensant qu’à eux ils fuient la chance de rencontrer ce qu’ils cherchent.

Je voudrais qu’ils sentent, en me voyant, qu’une âme veille pour le beau, dans l’unique espoir d’être un petit exemple au milieu de leur grand gâchis.

Je voudrais faire plus.

Je voudrais faire mieux.

J’espère que j’aurai le temps de conduire mon vaisseau au bout du monde.