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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/237

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ailée s’en va

Mon esprit s’assoupit à l’heure où le leur s’éveille, je me réveille à l’heure où elles s’endorment.

Quel grand bonheur d’avoir pu échapper à cette vie de luxe, à ses mondanités et à ses corvées ; plus de vie canalisée avec un voile sur les yeux pour vous empêcher de voir toutes les misères du dehors.

J’ai tellement ouvert les fenêtres, et la brise fraîche sur mon front et la brise pure dans mes cheveux m’a raconté de si jolies choses que pour m’approcher plus près d’elle et l’entendre mieux — j’ai quitté les fenêtres trop étroites pour habiter le même palais qu’elle : La Mer — et c’est à travers des hublots que je regarde la vie maintenant lointaine.

Je suis à bord, ce matin, d’une Aile et mon âme déborde de poésie. Un lyrisme me monte du cœur aux lèvres et je voudrais inventer et choisir les plus beaux mots du monde qui s’adresseraient au soleil qui miroite sur la mer, puis penchée vers elle, lui dire combien je l’aime.

La bonté est la seule beauté de la vie.

Dans l’existence de tous les jours trop de personnes oublient de cultiver la bonté !

C’est cependant le plus beau jardin du cœur où fleurissent les plus belles roses.