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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/251

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ixe olympiade

ressent la moindre nuance, l’âme vers qui tout se tourne pour s’exprimer, l’âme que pressent les moindres mouvements intérieurs. Tout cela est une grande joie et aussi un certain orgueil que j’accepte pour ceux, marins comme moi, qui savent.

Le soir, revenir fatiguée et transie parmi les rues bruyantes d’Amsterdam, pavoisées et éclairées, être bousculée par tous les êtres des quatre coins du monde !

Gens mélangés sur les trottoirs comme les pavois des Nations que l’on voit onduler aux fenêtres ! sur tous ces visages se lit si facilement leur nationalité.

Américains — Italiens — Allemands — Anglais — Japonais — Espagnols… enfin les représentants de 47 nations se dévisagent.

L’idée Olympique est une très haute idée d’Idéal, de beauté et de rayonnement.

Ne vient-elle pas de France ? Sa portée morale est grande. Se connaître et s’apprécier, certes, est une très jolie chose, mais, dans le sport et la lutte, est-on bien sûr d’y parvenir ? Le patriotisme plus fort que tout ne fera-t-il pas dévier le but même ? Dans l’âpre lutte et le désir de vaincre chaque nation se sentira encore plus isolée et une.

Dans la mêlée du dernier espoir de vaincre tout le ressentiment ne montera-t-il pas du cœur des vaincus ?