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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/258

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une âme à la mer

ces hommes, de gris et de noir vêtus, avaient l’air de porter le deuil de leurs illusions perdues, malgré leur bel insigne jaune or.

Sur le 8 mètres Suédois Sylvia, l’équipage attirait toute mon attention et m’enchantait ! Nijinski et Nijinska semblaient évoluer en dansant sur le pont. Ils étaient jaunes et puis bleus, et puis jaunes et bleus, et bleus et jaunes, et en losanges et en carreaux, et en rayures, dont les bigarrures montaient jusqu’à leurs bonnets. Et, largement déployé sur leur poitrine, leur pavillon jaune et bleu était brodé, de l’épaule gauche à la droite. Oh ! l’équipage de Sylvia.

Sur le 8 mètres français l’Aile, par mauvais temps, l’équipe ressemblait, avec ses cirés disparates, jaunes et noires, à une poignée de Bretons qui auraient fait la pêche !

À bord une femme : la seule à courir les finales. En vain aurait-on cherché à la distinguer par gros temps, mais en comptant bien cirés et suroîts, étaient bien six à bord.

Dans l’écluse, l’équipage était en bleu et blanc, coiffé du bérêt basque avec sur le cœur, et sur la poitrine, leur cher cocorico.

Ils étaient les seuls à blaguer, le verre en mains, semblaient trouver la vie belle, et Madame Hériot, parce qu’il faisait beau, avait une jupe blanche !