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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/266

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une âme à la mer

Lorsque la journée avait été bonne, on causait gaiement et le temps paraissait moins long, dans la joie de l’effort du jour et dans l’espoir du lendemain.

Mais il y eut trois soirs pénibles où le découragement me frôla.

Le premier lorsque l’Aile fut septième, ayant sa voilure de gros temps et son petit foc, alors que la brise mollit jusqu’à devenir nulle.

Retour pesant et silencieux.

Le deuxième, je descendis dans la cabine pour y pleurer de rage et de déception, après avoir moi-même croché le pavillon de réclamation dans les haubans de l’Aile en passant devant le bateau du Comité et tourné le dos au salut des officiers du navire de guerre.

Notre remorqueur, donné par le club, pas assez puissant par grosse houle et vent debout, nous avait, ce jour-là, remorqué beaucoup trop lentement.

Le club assurait toutes les remorques depuis le début des épreuves, nous dépendions de lui, comme tous les autres bateaux d’ailleurs.

Arrivés sur la ligne de départ avec dix minutes de retard en compagnie de Bamba, nous pûmes constater que le comité avait déjà donné le départ, faisant preuve d’un manque absolu d’esprit sportif, alors que la plus élémentaire politesse eût été de le retarder d’un