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Page:Hériot - Une âme à la mer, 1929.pdf/42

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une âme à la mer

La mer sombre, unie et profonde, s’écoule et chante sous le déchirement du navire qui fend les flots.

Des navires à l’horizon sillonnent la mer, tout illuminés, ils envoient leurs lumières dans l’onde.

Par cette nuit irréelle, l’on dirait que ce sont des bouquets d’étoiles, qui sont venus, curieux, visiter l’immensité qui les regardait d’en bas, admirativement ; et seulement de passage, très précieux, ils semblent en partance pour regagner leur ciel.


LE PAVILLON


Le carré qui flotte à l’arrière de mon navire.

Ce petit carré d’étamine au vent, représente dans la brise parce qu’il est bleu, blanc, rouge, nos chères couleurs.

Il déferle et dit à ceux qui passent qu’ici est un petit morceau de France qui flotte et qui navigue.

Il palpite dans la lumière, parce qu’il est joyeux.

La fierté reste cachée dans ses plis, et il aime à flotter sur toutes les mers.