Page:Hérodien - Histoire romaine, depuis la mort de Marc-Aurèle jusqu'à l'avénement de Gordien III (trad Léon Halévy), 1860.djvu/202

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au premier pour la forme et la décoration, mais plus petit et percé de plusieurs portes ouvertes. Au-dessus s’élèvent encore un troisième et un quatrième étage, dont la dimension va toujours en décroissant, de sorte que tout l’édifice se termine en pointe. Il rappelle, pour la structure, ces tours élevées connues sous le nom de phares, et qui, placées à l’entrée des ports, en montrent le chemin aux navires pendant la nuit. On place le lit funéraire au second étage, on le couvre de toute espèce d’aromates ; on y entasse tout ce qu’on peut rassembler de fruits odorants, d’herbes, d’essences parfumées. Dans cette circonstance, il n’est pas de province, pas de ville, ni un seul citoyen distingué qui ne s’empressent d’apporter de pareilles offrandes, comme un dernier tribut de respect. Quand un immense monceau de parfums a été formé, et que le lit du prince en est rempli, on commence une cavalcade autour de ce monument. Toute la classe des chevaliers exécute avec ordre et en mesure des évolutions régulières, et forme un cercle mobile et cadencé ; des chars circulent dans le même ordre ; les conducteurs, couverts de la robe prétexte, représentent par leurs masques tous les généraux, tous les princes qui ont commandé avec gloire les armées ou la république. Après cette cérémonie, le nouvel empereur prend une torche allumée, et la pose sur le monument. L’assemblée imite à l’instant son exemple ; en un