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HISTOIRE


D’HÉRODOTE



LIVRE PREMIER.

CLIO[1]


Les Perses. — Les Mèdes. — Babylone. — Crésus. — Solon. — Candaule et Gygès. — Cyrus. — Sémiramis. — Thomyris, etc.

En présentant au public ces recherches, Hérodote d’Halicarnasse se propose de préserver de l’oubli les actions des hommes, de célébrer les grandes et merveilleuses actions des Grecs et des Barbares, et, indépendamment de toutes ces choses, de développer les motifs qui les portèrent à se faire la guerre.

I. Les Perses les plus savants dans l’histoire de leur pays attribuent aux Phéniciens la cause de cette inimitié. Ils disent que ceux-ci étant venus des bords de la mer Érythrée[2] sur les côtes de la nôtre, ils entreprirent de longs voyages sur mer, aussitôt après s’être établis dans le pays qu’ils habitent encore aujourd’hui, et qu’ils transportèrent des marchandises d’Égypte et d’Assyrie en diverses

  1. Quoique, du temps d’Hérodote, on regardât cette histoire comme l’ouvrage des Muses, cependant il paraît qu’on n’a mis les noms des neuf Muses à la tête des neuf livres que dans les derniers siècles. On ne les trouve, en effet, jamais cités de la sorte. (L.)
  2. Quand Hérodote parle pour la première fois d’un peuple, il remonte presque toujours à son origine. Il nous apprend ici que les Phéniciens habitaient les côtes de la mer Rouge avant leur établissement dans le pays appelé de leur nom Phénicie. Et, en effet, on voit près d’Hippos, port du golfe d’Ailath, une ville qui avait nom Phœnicum oppidum, ville des Phéniciens. De cette ville aux côtes de Phénicie il y a deux ou trois cents lieues. (L.)