quelque jour une femme moins vertueuse et moins fidèle que Métriché. Elle parle de la joie d’un amour partagé, de l’appui que l’on trouve dans un homme aimé quand viennent les mauvais jours ; elle insiste moins sur la question d’argent, sachant qu’elle est délicate et qu’une allusion discrète est préférable. Enfin l’éloquence de Gullis est moins abondante, mais plus sûre. Macette compromet sa cause à trop vouloir la gagner. La comparaison des deux morceaux nous fait donc mieux apprécier le mérite de chacun d’eux. Si Régnier montre une verve plus fougueuse, si sa veine est plus riche, l’auteur grec use mieux des nuances : il est aussi plus sobre et plus discret.
Le dénouement du premier mime est très moral : l’entremetteuse perd sa peine, Métriché reste vertueuse. On doit l’admirer d’autant plus que la vertu féminine est chose rare dans les mimes d’Hérondas : Métriché a l’air d’une honnête femme égarée dans un mauvais lieu. Il est même fort douteux que le poète ait eu la moindre intention morale : son personnage principal est bien Gullis, non pas seulement à cause du titre de la pièce (on pourrait objecter le troisième et le septième mime), mais parce que ses discours remplissent le morceau presque tout entier. Les héroïnes de notre poète ne sont en général ni bonnes, ni vertueuses. Si les Femmes au temple d’Asklépios font une