Page:Hérondas - Mimes, trad. Dalmeyda, 1893.djvu/37

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mais on comprend difficilement qu’elles s’exercent sur de pareils sujets. On est forcé d’admettre que les acteurs parlent au nom du poète et que l’œuvre est cette fois moins impersonnelle.

C’est encore une femme du peuple, une ménagère pauvre, que le poète met en scène dans le mime intitulé Διδάσκαλος. Métrotimé vient trouver le maître d’école pour qu’il mette à la raison son garnement de fils. Kottalos — c’est le nom du mauvais drôle — fait enrager tout le monde, père, mère, grand’mère et voisins. Il est d’une paresse incurable et d’une honteuse ignorance : à peine connaît-il son alphabet, et quand on lui demande une tirade, il distille « comme ferait une urne fêlée » d’abominables rapsodies. Un esclave en sait autant que lui, et comment s’en étonner ? jamais il ne met les pieds chez le grammatiste : son quartier général est un tripot fréquenté par la plus basse canaille : les portefaix et les esclaves fugitifs, voilà la société qu’il préfère. Aussi quels exemples trouve-t-il dans ces mauvais lieux ! Il dédaigne les osselets, c’est un jeu trop puéril pour ce beau personnage : il joue de l’argent, maintenant, et met toute la maison au pillage. Quand il est à bout de ressources, il va trouver sa vieille grand’mère et soutire à la pauvre femme les quelques deniers qu’elle possède. Comment supporter un pareil vaurien ! La vie devient impossible à la maison,