n’était autrefois qu’Artimmès a fait tout cela sans respecter ni loi, ni prostate, ni archonte. Allons, greffier, donne lecture de la loi sur les sévices, et toi, mon cher, bouche le trou[1] de la clepsydre tandis qu’il parle, de peur que[2], comme dit le proverbe, on ne nous arrache à la fois cul et chemise.
Item, si un homme libre maltraite une esclave ou l’enlève de force, il paiera le double du dommage.
Et c’est Chairondas, juges, qui a édicté cette loi, non point Battaros, par haine de Thalès. Pour une porte enfoncée, dit-il encore, il paiera une mine ; s’il a donné des coups de poing, encore une mine ; s’il a mis le feu à la maison ou violé les limites d’une propriété, l’amende est de mille drachmes ; s’il a fait quelque dégât, il paiera deux fois la valeur de l’objet. — C’est qu’il habitait une cité, Thalès, mais toi tu ignores ce que c’est qu’une cité, et comment une cité s’administre. Aujourd’hui tu demeures
- ↑ Bouche le trou. Le texte grec est ici beaucoup plus vulgaire que la traduction.
- ↑ De peur que… Nous avons adopté, faute de mieux, l’interprétation de Buecheler : elle est d’un réalisme qui n’est pas fait pour nous surprendre, de la part de Battaros. Crusius a proposé plusieurs explications : la dernière de toutes serait de beaucoup là meilleure : de peur que je ne sois berné (μὴ ὁ τάπης ληΐης κύρσῃ). Mais il resterait à expliquer μὴ πρός τε κυσός φησι. La traduction : « damit das Loch nicht dazu spricht » ou « damit er nicht zum Loche spricht » est inadmissible (Untersuchungen, p. 32-33 et 179).