Page:Höffding - Histoire de la philosophie moderne.djvu/4

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

part, les possibilités qu’offre la vie réelle de la conscience de se développer ultérieurement dans le sens demandé par l’estimation. En vertu de ces rapports étroits avec les problèmes philosophiques, la psychologie doit être regardée comme partie intégrante de la philosophie, et inversement, il faudra pour cette raison, toucher naturellement dans la psychologie des problèmes philosophiques. (Voy. ma psychologie, édit. franc. p. 18, 34 sqq. 69 sqq. 293 sqq.). Et quand bien même on dirait des trois premiers problèmes qu’ils sont insolubles, ou nés d’une méprise, le problème psychologique, la recherche de la nature et des lois de l’activité de conscience, resterait toujours comme le dernier asile de la philosophie.

Si l’on demande quels sont les facteurs qui, de par la nature des choses, sont appelés à influer sur la façon de traiter et de résoudre ces problèmes, nous nommerons en premier lieu la personnalité du philosophe. Les problèmes mentionnés ont ceci de commun qu’ils sont à la limite de notre connaissance, là où les méthodes exactes ne nous viennent plus en aide ; on ne peut donc éviter que la personnalité de l’observateur détermine la marche de sa pensée, sans qu’il ait besoin de s’en rendre compte. L’ « équation personnelle » aura une importance plus grande en philosophie que dans les autres domaines scientifiques. Voilà pourquoi la méthode historique et la méthode comparée acquièrent ici une importance particulière ; c’est par ce moyen que se révèle le plus facilement l’existence de l’élément personnel. Cet élément personnel ne devra pas toujours être exclu ; souvent sa présence est la condition d’un problème. Il y a des pensées qui ne peuvent naître que sur un terrain psychologique déterminé. — Deuxièmement, il importera de savoir de quelles observations on part. Le développement de la science de la nature devient, ici notamment, d’une grande importance pour la philosophie moderne. Comme on le verra, les problèmes décisifs de la Philosophie moderne ont été déterminés par le fait que la science moderne de la nature est née. Mais il faut y ajouter (surtout en ce qui concerne le problème d’estimation) des faits historiques, des mouvements de l’esprit dans d’autres domaines. — Enfin la position et la solution des problèmes sont déterminées par la conséquence avec