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vin en personne. Celui-ci conçoit bien l’autorité comme une institution divine, mais il ajoute que là où il se trouve des autorités pour défendre les droits du peuple contre la convoitise et l’arbitraire des princes, telles que les éphores de Sparte, les tribuns de Rome et les États généraux des royaumes modernes, elles ont le devoir et le droit de s’opposer à la volonté des princes quand elle est illégale. Cf. également Lobstein. : Die Ethik Calvins, p. 117 et suiv.

7. P. 60. Grotius fonde l’injustice du mensonge sur un accord tacite coïncidant avec l’origine du langage (De jure belli ac pacis, III, 1, 11). La théorie de P. C. Kirkegaard (dans sa dissertation De vi atque turpidine mendacii), qui fonde la condamnation du mensonge sur la nécessité de conserver la confiance dans le sens des mots, rappelle la théorie de Grotius quand on lui retire sa forme mythologique de contrat.

8. P. 63. Cf. Henry Maine : International Law., London 1888, p. 23 et suiv.

9. P. 65. Sur la tendance de la Renaissance italienne à admettre un théisme universel, cf. Burckhardt : Die Kultur der Renaissance in Italien. 4. Aufl. II, p. 236 et suiv., p. 300 et suiv. — Sur Franck et Coornhert, cf. les intéressantes caractéristiques de Dilthey dans l’Archiv. für Gesch. d. Ph., 1892, p. 389-400 ; 487-493.

10. P. 70. Autobiography of Edward Lord Herbert of Cherbury. Edited by Sydney L. Lee. London 1892, p. 248 et suiv.

11. P. 82. L’expression de Böhme est « Auswickelung ». Ce n’est que plus tard (au xviiie siècle chez Tetens) qu’apparaît le mot de « Entwickelung » (développement). Cf. Eucken : Geschichte der philosophischen Terminologie. Leipzig, 1879, p. 127.

12. P. 86. Aristote expose son système du monde dans l’ouvrage περι οὐρανο ~ν. Voir en particulier I, 3, 8, 9 ; II, 1, 4, 6.

13. P. 93. Cf. De docta ignorantia, II, 2-3. Je ne m’attarde pas à montrer comment Nicolas de Cusa modifie ses idées dans ses écrits postérieurs (Possest et De apice theoriæ) en soulignant notamment l’activité du principe suprême et en concevant ce principe comme l’unité de la possibilité et de la réalité, et plus tard surtout comme la force (posse). Cf. à ce sujet F. Fiorentino : Il resorgimento filosofico nel Quattrocento. Napoli 1885, p. 136 et suiv. — Axel Herrlin (Studier i Nicolaus af Cues’ Filosofi, med särskilt afseende pa dens historiska betydelse (Études sur la philosophie de Nicolas de Cuse spécialement au point de vue de son importance historique). Lund 1892, p. 22, conteste que l’ouvrage intitulé Possest exprime une autre manière de voir que celle de la Docta ignorantia. Mais il me semble que la conception de Fiorentino se trouve prouvée par ce fait que Nicolas de Cusa déclare en propres termes dans la Docta ignorantia (I, 26) que l’Infini n’engendre pas et n’est pas engendré, et qu’il ne progresse pas (Infinitas neque generans, neque genita, neque procedens). tandis que dans le Possest il attribue à son activité une très grande importance. Je reconnais que cette différence ne doit pas être trop fortement accusée : Nicolas de Cusa opérait en effet dans tous ses écrits au moyen du rapport : complicatio-explicatio, et qu’à ce titre il ne peut faire abstraction dans aucune phase de l’activité et de la progression.

14. P. 94. Richard Falckenberg (Grundzüge der Philosophie des Nicolaus Cusanus. Breslau 1880, p. 54) attire l’attention sur ce point que la relation : complicatio-explicatio prend un tout autre sens quand on l’applique aux rapports de Dieu avec le monde (où elle désigne le passage d’un état supérieur à un état inférieur), que lorsqu’on l’emploie en