42. P. 220. Discours de la méthode (1637), 2e partie. — La vie de M. Descartes (par A. Baillet), Paris 1691, I, p. 51-71. — Millet : Histoire de Descartes avant 1637. Paris 1867, p. 100 et suiv.
43. P. 227. Dans cet exposé, je me règle sur la première esquisse de la théorie de la méthode donnée par Descartes dans les Règles pour la direction de l’esprit, ouvrage qui, étudié avec soin, fait disparaître beaucoup des méprises qu’on se fait ordinairement sur Descartes. Cf. en outre la 3e Méditation et la réponse au deuxième groupe d’objections où, sur une invitation, Descartes tente d’exposer systématiquement ses idées. — À la question de savoir comment des intuitions isolées on peut former des propositions générales, Descartes ne donne à vrai dire que la réponse suivante : c’est le propre de notre esprit de former des propositions générales de la connaissance des choses particulières. (Resp. ad. sec. obj.)
44. P. 229. Voici la fin de la 3e Méditation : « Il ne reste plus autre chose à dire, sinon que cette idée est née et produite avec moi dès lors que j’ai été créé ainsi que l’est l’idée de moi-même. » Il y a là pour Descartes plus qu’une comparaison. Car je ne puis, dit-il, prendre conscience de moi-même comme un être borné et imparfait sans appliquer inconsciemment l’idée d’un être supérieur à toute limitation (3e Médit.). — À l’objection de Hobbes : « Il n’y a pas d’idée qui soit née et résidante en nous ; car ce qui est né et résidant en nous, est toujours présent à notre pensée », Descartes répond (Resp. tertiæ X) : « Lorsque je dis que quelque idée est née avec nous, je n’entends pas qu’elle se présente toujours à notre pensée ; car ainsi il n’y en aurait aucune ; mais j’entends seulement que nous avons en nous-mêmes la faculté de la produire. » — Descartes dit dans les Notæ in programma quoddam : « Comme je remarquai qu’il y avait des pensées en moi qui ne venaient pas des objets extérieurs ou de la détermination de ma volonté, mais seulement de ma faculté de penser, je nommai ces idées, qui sont les formes de ces pensées, innées, pour les distinguer d’autres qui viennent du dehors ou qui sont créées par moi-même. Nous disons dans le même sens que la grandeur d’âme ou certaines maladies, telles que la goutte ou la pierre, sont innées dans certaines familles, par quoi nous ne voulons pas dire que les enfants souffrent dans le sein de leur mère de cette maladie, mais qu’ils naissent avec la disposition ou la faculté de gagner ces maladies. »
Lorsque Descartes conclut de l’idée de Dieu conçue comme idée d’un être infini à un être infini cause de cette idée, peut-être subit-il l’influence de Vives (De anima. 1538, p. 127 et suiv.), qu’il nomme plusieurs fois dans sa psychologie.
45. P. 229. Cf. l’excellent exposé de Natorp (Descartes’ Erkenntnistheorie, p. 55 et suiv, 76 et suiv.) Natorp a montré que l’emploi de l’idée de Dieu que fait Descartes dans sa théorie de la connaissance n’est pas aussi superficiel qu’on le croirait aux exposés ordinaires. Toutefois Natorp ne met pas assez en relief ce qui, à mon sens, doit être le plus fortement souligné, je veux dire que cet emploi de la notion de Dieu qu’il fait dans la théorie de la connaissance n’était absolument pas nécessaire, puisque Descartes use du principe de causalité pour prouver la réalité de la notion de Dieu ; si le principe de causalité est supposé valable, la légitimité de la connaissance n’a pas besoin de garantie théologique.
46. P. 233. La notion stricte de substance se trouve dans Descartes Médit., III. Princ. phil., I, § 51 et notamment Epist., I, 8 et II, 16. La notion large de substance se trouve : Resp. sec. et Princ. phil., I, § 52. — Descartes signale lui-même le double sens du terme substance. (Ep. II, 16 ; Princ. phil., I, 51.)