l’ont connu particulièrement. À la Haye 1706. p. 14), ne voit dans Spinoza qu’un disciple de Descartes en philosophie. Leibniz (Opera philos. ed. Erdmann, p. 139) dit de lui qu’il n’a fait que faire pousser quelques grains semés par Descartes. Cette conception a longtemps prédominé et quelques auteurs la conservent encore dans leurs ouvrages sur l’histoire de la philosophie moderne. — Joël (Beitrage zur Geschichte der Philosophie, Breslau 1876) met au contraire en relief quel grand et durable effet ont eu pour Spinoza ses études de théologie et de philosophie du droit israélite. — Chr. Sigwart (Spinozas neuentdeckter Traktal. Gotha, 1868) et Avenarius (Über die beiden ersten Phasen des Spinozischen Pantheismus. Leipzig, 1868) ont montré, en se basant sur l’ouvrage de jeunesse de Spinoza : Kurzer Traklat von Gott, dem Menschen und dessen Glücke publié par van Vloten (Ad Benedicti de Spinoza opera quæ supersunt omnia supplementum. Amstelodami, 1862) qu’il est probable que Spinoza subit l’influence de Giordano Bruno. — Enfin Freudenthal a montré (Spinoza und die Scholastik. In der Festschrift an Zeller, 1887), dans quelle grande proportion Spinoza utilisa des notions et des preuves scolastiques, notamment dans les Cogitata metaphysica, qui forment un appendice à son exposé de la Philosophie cartésienne, et même dans les Ethica. — Une bonne biographie et une bonne caractéristique de Spinoza ont été faites par F. Pollock (Spinoza, his Life and his Philosophy. London, 1880). — Dans mon ouvrage : Spinozas Liv og Läre (vie et doctrine de Spinoza) (Köbenhavn, 1877), j’ai donné un exposé populaire de Spinoza et de sa philosophie. Des études répétées faites par la suite m’ont porté à admettre en de certains points une autre conception que celle que je soutiens dans cet ouvrage. Je saisis l’occasion pour donner une rectification concernant le portrait mis comme vignette sur le frontispice du livre. On a prouvé depuis que ce portrait, emprunté au « Supplementum » de Van Vloten, représente non pas Spinoza, mais bien Tchirnhausen, le mathématicien et philosophe qui fut un de ses amis. Un joli portrait de Spinoza, qui serait authentique d’après tous les renseignements fournis, se trouve dans la nouvelle édition des œuvres de Spinoza de Van Vloten et Land.
58. P. 314. Je me vois également contraint de m’élever contre les réflexions de A. D. Jörgensen (Nich. Steensen, p. 57), sur les rapports de Spinoza avec l’expérience ; le chapitre de la théorie de la connaissance de Spinoza renfermera toutefois l’essentiel.
59. P. 315. Studie zur Entwickelungsgeschichte des Spinoza (Vierteljahrsschr. f. wiss. Phil. VII), p. 161 et suiv. 331.
60. P. 325. Le premier livre de l’Éthique développe la notion de substance et de Dieu dans une série de définitions, d’axiomes et de propositions. — En ce qui concerne la relation qui existe entre le concept de substance, le concept de Dieu et le concept de nature cf. Avenarius : Über die beiden ersten Phasen des Spinozischen Pantheismus, où il montre que ces trois concepts, logiquement poussés, se rencontrent chez Spinoza en un point. Msis il est peu probable que Spinoza ait aussi nettement séparé ces trois courants de sa pensée qu’il n’appert dans l’exposé d’Avenarius. — Relativement aux rapports entre la substance et les modes il faut tenir compte, outre le premier livre de l’Éthique, de l’Ep. 12 (dans l’édition de Van Vloten et Land), où il distingue entre conception abstraite et conception substantielle, et de l’Ep. 50 ou il déclare que toute détermination est une négation. — Les expressions natura naturans et natura naturata se présentent déjà chez des philosophes de la Renaissance, chez des mystiques (Meister Eckart) et chez des scolastiques. D’après Siebeck (Archiv. für Gesch. der Philos. III, p. 370 et suiv.), elles proviendraient du grec φύσις (φύον et φυόμενον) et se seraient formées