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PRÉFACE.

et d’allemand, un troisième des ouvrages de géographie, d’archéologie et d’histoire, des dictionnaires de tout genre, etc., etc. Les années se passèrent ainsi, la liste de mes travaux s’allongea démesurément ; mais l’œuvre de mon choix ne devait point s’y trouver.

Pourquoi, me demandera-t-on peut-être, pourquoi n’avoir pas fait ce dont vous vous sentiez capable ?

Primum vivere, deinde philosophari, répondrai-je avec un ancien.

Je ne suis rien, et je ne prétends à rien ; une petite place au soleil, voilà tout ce que j’ambitionne. Mais je m’indigne jusqu’au fond de mon âme, lorsque j’entends de célèbres professeurs et académiciens reprocher à Kepler d’avoir fait, pour les libraires, de petits almanachs prophétiques, regardant ces travaux de commande comme au-dessous de la dignité du « législateur du ciel. » — Eh ! morbleu ! fallait-il qu’il mourut de faim ? Kepler s’était fait astrologue, comme un autre pouvait se faire compilateur, pour vivre.

Que d’hommes qui passent inconnus, parce que les dures conditions de la vie ne permettent point de tirer de leur esprit tous les trésors qu’il renferme !

F. H.

Brunoy, le 8 octobre 1866.