Page:HM BrackenridgeHist. guerre USA angleterre V1,1820.djvu/299

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rappeler ce que la patrie attendait d’eux ; mais loin que ses paroles excitassent l’enthousiasme qu’il avait voulu produire, il n’entendit que des murmures, et plusieurs matelots se plaignirent hautement de ce que leurs parts de prise ne leur avaient pas été payées. De suite il leur donna des bons pour en recevoir le montant, et il crut avoir ranimé leur zèle ; mais malheureusement il n’en était rien, ils étaient presqu’en pleine mutinerie. Quelques étrangers qui se trouvaient parmi eux avaient par leurs pernicieux conseils produit ce fâcheux état de choses. Quoi qu’il en soit, le brave Lawrence, jugeant les autres d’après son propre cœur, ne voyait que l’ennemi du dehors et non celui de l’intérieur, et continua sa route vers la frégate anglaise.

À cinq heures et demie du soir, les deux frégates s’envoyèrent réciproquement leurs bordées ; dans ce premier feu, bien funeste pour la Chesapeake, le maître d’équipage fut tué ; le lieutenant Ballar, Brown, lieutenant des soldats de marine, et le capitaine Lawrence, furent blessés grièvement. Ce dernier, quoique souffrant beaucoup, ne quitta point son poste, et continua à commander. Peu après, Ludlow ; premier lieutenant de la Che-