abandonnés sur le champ de bataille ; et quoique on tirât encore sur eux dans le lointain, ils firent une ouverture dans leurs palissades pour entrer ceux qui réclamaient les plus prompts secours. Soit dit à leur gloire quand bien même ces généreux vainqueurs auraient eu à soigner leurs frères, leurs amis les plus chers, ils n’auraient pu déployer ni plus de zèle, ni plus de bonté !
Les Américains eurent un homme tué et sept blessés. L’ennemi perdit au moins deux cents hommes ; plus de cinquante furent trouvés dans le fossé et aux environs. À la pointe du jour, on s’aperçut que le général Proctor s’était retiré avec tant de précipitation qu’il avait laissé derrière lui un bateau et une quantité considérables d’effets militaires. On trouva en outre jetés çà et là plus de soixante-dix fusils. Le brave Croghan et ses braves compagnons, libres enfin de tous dangers, employèrent la journée à enterrer les morts et à administrer des secours aux blessés.
Cette héroïque défense excita l’admiration de la nation entière. Croghan ainsi que le capitaine Hunter, les lieutenants Johnson, Bayley, Meeks, Anthony, et les enseignes Ship et Duncan, tous les sous-officiers et