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Page:H G Wells La guerre des mondes 1906.djvu/200

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Après tout, il y a une sorte de déloyauté à s’obstiner à vivre pour gâter la race, d’autant plus qu’ils en pourraient pas être heureux. D’ailleurs, mourir n’est pas si terrible, c’est la peur qui rend la chose redoutable. Et puis nous nous rassemblerons dans tout ces endroits. Londres sera notre district. Même, on pourrait organiser une surveillance afin de pouvoir s’ébattre en plein air, quand les Marsiens n’y seraient pas — jouer au cricket, par exemple. C’est comme cela qu’on sauvera la race.


N’est-ce pas ? Tout cela est possible ? Mais sauver la race n’est rien ; comme je l’ai dit, ça consiste à devenir des rats. Le principal, c’est de conserver notre savoir et de l’augmenter encore. Alors, c’est là que des gens comme vous deviennent utiles. Il y a des livres, il y a des modèles. On aménagerait des locaux spéciaux, en lieu sûr, très profonds, et on y réunirait tous les livres qu’on trouverait ; pas de sottises, ni romans, ni poésie, rien que des livres d’idées et de science. On pourrait s’introduire dans le British Museum et y prendre tous les livres de ce genre. Ils nous faudrait spécialement maintenir nos connaissances scientifiques — les étendre encore. On observerait ces Marsiens. Quelques-uns d’entre nous pourraient aller les espionner, quand ils auraient tout organisé ; j’irai peut-être moi-même. Il

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