Page:H G Wells La guerre des mondes 1906.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

là, le bout d’une serre claire et fraîche au milieu des décombres. Jamais encore, dans l’histoire des guerres, la destruction n’avait été aussi insensée ni aussi indistinctement générale. Scintillants aux lueurs croissantes de l’Orient, trois des géants métalliques se tenaient autour du trou, leur tête tournant incessamment, comme s’ils surveillaient la désolation qu’ils avaient causée.

Il me sembla que le trou avait été agrandi et de temps en temps des bouffées de vapeur d’un vert vif en sortaient, montaient vers les clartés de l’aube — montaient, tourbillonnaient, s’étalaient et disparaissaient.

Au-delà, vers Chobham, se dressaient des colonnes de flammes. Aux premières lueurs du jour, elles se changèrent en colonnes de fumée rougeâtre.