Page:Haase - Syntaxe française du XVIIe siècle.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Juifs n’ont point cru que Dieu vous ait voulu faire miséricorde, afin qu’un jour ils la reçoivent. (Boss., Hist., II, 20.) — Tout est tentation à qui la craint. (La Bruy., I, 180.) — Les dieux ont été lents à faire justice, mais enfin ils la font. (Fén., Tél., XIV.)

B. par le pronom personnel au nominatif ;

Ex. : J’offenserois le roi qui m’a promis justice. Vous savez qu’elle marche avec tant de langueur. (Corn., Cid, III, 2, 783.) — Porte ta vertu à ce haut degré de fortune dont elle t’a rendu digne. (Vaugel., Q.-C., IV, 1.) — Il n’y a personne au monde qui ne dût avoir une forte teinture de philosophie. Elle convient à tout le monde. (La Bruy., II, 63.)

C. par le pronom en ;

Ex. : Il tient bien que ce peuvent être des plaisirs de Prince ; mais il ne croit pas que c’en doivent être les actions. (Balz., Prince, XII.) — Je crains moins aujourd’hui l’amour de père que je n’en crains la sévérité. (Maint., Corr., III, 166.) — Le Concile déclara qu’il n’étoit pas évêque, et qu’il n’avoit pu en exercer les fonctions. (Fléch., Théod., II, 44[1].)

D. par le pronom celui ;

Ex. : Le ciel a trop pris plaisir à m’affliger, Pour me donner celui de me pouvoir venger. (Mol., Dép. am., II, 4, 634.) — On changea de dessein..., et on prit en même temps celui d’aller faire le siège d’Angers. (La Rochef., Mém., II, 325.) — Il a beaucoup d’esprit, mais il n’a pas celui de la cour. (Maint., Corr., I, 343.) — Il étoit juste de laisser vivre en repos des gens paisibles qui ne troubloient pas celui des autres. (Fléch., Théod., I, 24.) — Quelques interprètes veulent que ce fût un jour de fête. J’ai choisi celle de la Pentecôte. (Rac., Ath., Préf.)

Th. Corneille blâme la phrase : Tout parut en joie : pour la mieux solenniser, etc. Au point de vue du style seulement, sans toucher ici à la question de l’article, Vaugelas trouve à reprendre à l’expression : Il s’y portera avec affection. Celle que vous m’avez témoignée, etc. (II,

  1. Cela pourrait se dire encore aujourd’hui, vu que évêque n’est pas pris ici dans un sens général comme les autres substantifs rappelés par en dans les exemples cités plus haut, mais dans un sens déterminé comme si l’article le précédait.