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am., II, 6, 739.) — Voire, reprit Dindenaut, l’ami nôtre, Penseriez-vous qu’on pût venir, etc. (La Font., Contes, IV, 2, 31.)

Cf. avec omission de l’article : Féronde avoit un joli chaperon Dans son logis, femme sienne. (La Font., Contes, IV, 6, 69.)

Il n’est question ici ni des phrases de patois chez Molière, ni de la vieille expression : à la mienne volonté, qu’il emploie souvent.

B. avec le démonstratif. Dans ce cas, le pronom est suivi du substantif. C’est un emploi assez rare et qui se trouve exceptionnellement chez Rotrou, Corneille (dans Clitandre) et La Fontaine.

Ex. : Et d’abord vous prenant pour ce mien camarade, Mes sens d’aise aveuglés ont fait cette escapade. (Corn., Clit., II, 7, 593.) — Il fait bien ; car cette mienne épée Dans son infâme sang alloit être trempée. (La Font., Le Florent., sc. 3, 91.)

C. avec le pronom indéfini quelque, emploi aussi rare que le précédent et qui se rencontre principalement chez Corneille (dans Don Sanche) et chez Scarron.

Ex. : Il avoit fait merveille aux guerres de Castille, D’où, quelque sien voisin, depuis peu de retour, L’avoit vu plein de gloire et fort bien en la cour. (Corn., D. Sanche, V, 7, 1759.)

D. avec un nom de nombre (une fois seulement chez La Fontaine).

Ex. : Deux siens voisins se laissèrent leurrer À l’entretien libre et gai de la dame. (La Font., Contes, III, 3, 30.)

E. avec l’article indéfini dans des expressions familières, emploi fréquent chez la plupart des auteurs du xviie siècle, et qui survit dans la langue parlée actuelle. [On dit souvent, surtout dans le style familier : un mien ami, un sien cousin.]

Ex. : Le capitaine avoit fait dessein... de la donner en garde à une sienne sœur. (Voit., II, 100.) — Un sien fils écolier, qui se nommait Horace. (Mol., L’Ét., IV, 1, 1320.) — Un mien cousin est juge-maire. (La Font., Fabl., IV, 7, 26.) — Il m’est mort un mien frère. (Id., Fabl., XII, 9, 38.) — J’ai su la disposer à voir un sien cousin. (Id., Le Florent., sc. 3, 175.) — Au travers