I
Première Conférence de Berlin.
« L’histoire de la théorie de la descendance n’est pas seulement l’histoire de la Réforme opérée par les sciences naturelles, c’est en même temps un fragment de l’histoire de la civilisation humaine, au sens le plus large du mot. — Par la théorie de la descendance, l’Église s’est vue menacée dans sa puissance. Car tous ces beaux contes et toutes ces belles légendes qui, comme les rejetons du lierre ou les pampres de la vigne, se cramponnaient avec leur splendeur luxuriante aux murailles grises de vétusté que leur offrait le récit mosaïque de la création : tous ces thèmes d’une croyance enfantine ont été reniés par la science. C’est pourquoi le mot d’ordre de l’Église est, depuis 1859 : « Guerre à cette doctrine ! » Pour la science, le débat est depuis longtemps tranché ; la descendance est un fait, au sujet duquel aucun naturaliste compétent n’exprime plus de doute. »
(« Moïse ou Darwin ? » Problème pédagogique).
Le grand combat livré autour de la notion d’évolution nous apparaît comme une des caractéristiques essentiellement importantes de la vie intellectuelle au cours