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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/46

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en B. par l’éditeur ultramontain, Herder, en 1904).

Ce remarquable livre de Wasmann est un chef-d’œuvre de la sophistique et de l’art jésuitiques de la déformation ; il est composé de trois parties, tout à fait différentes. Le premier tiers, sous forme d’introduction, est un exposé clair et intéressant de la biologie moderne, en particulier de la théorie cellulaire et de celle de l’évolution, à l’usage des catholiques instruits (chap. I à VIII). Le second tiers, le chapitre IX, est la partie la plus précieuse de l’ouvrage, il est intitulé : Théorie de la stabilité ou Théorie de la descendance ? L’entomologue érudit nous donne ici un exposé intéressant des résultats de ses longues recherches sur la morphologie et l’œcologie des fourmis et de leurs parasites, les myrmécophiles ; ingénument et d’une manière convaincante, il démontre que tous ces phénomènes curieux et embrouillés ne sont explicables que par la théorie de la descendance ; il montre que l’ancienne doctrine de la stabilité et de la création distincte des diverses espèces est complètement inadmissible.

Ce chapitre IX, avec de légers changements, pourrait faire avantageusement partie d’une œuvre de Darwin ou de Weismann, ou de tout autre représentant du transformisme. Le chapitre suivant (le X), en même temps que le dernier tiers de l’ouvrage, forme avec le précédent, un violent contraste ; la théorie de la descendance y est appliquée à l’homme d’une manière presque absurde ; le lecteur en vient forcément à se demander si Wasmann adopte réellement le galimatias d’idées stupides qu’il expose, ou bien, si sa seule inten-