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Page:Haeckel - Religion et Évolution, trad. Bos, 1907.djvu/61

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construite et à laquelle se rattachent les premiers ancêtres pluricellulaires de l’homme — se rencontrait aujourd’hui encore à l’état vivant. Pour comprendre comment les plus simples métazoaires dérivent d’animaux primitifs monocellulaires, encore plus simples (les protozoaires), il faut se reporter aux processus qui marquent ce passage et s’observent lors de la formation d’une « gouttière », ou gastrulation, alors que sort de la simple cellule-œuf le germe à deux feuillets.

Aidé par ces grands progrès de la phylogénie naissante, m’appuyant sur les nombreuses découvertes récentes de l’anatomie comparée et de l’ontogénie, auxquelles ont collaboré tant d’observateurs remarquables, j’ai pu, en 1874, me risquer pour la première fois à exposer dans son ensemble l’histoire tout entière des origines de l’homme. Je n’ai cessé de m’appuyer sur le terrain solide de la loi fondamentale biogénétique, en ce sens qu’en face de chaque fait embryologique, j’ai cherché à établir une cause phylogénétique. Mon Anthropogénie, dans laquelle j’essayai d’abord de résoudre cette tâche difficile, fut, à la suite d’importantes découvertes ultérieures, augmentée et complètement remaniée ; la dernière édition (1903), comprend trente leçons en deux volumes dont le premier est consacré à l’ontogénie, le second à la phylogénie[1].

Bien que j’eusse conscience que ces premiers essais en vue d’établir une anthropogénie naturelle, devaient comporter bien des lacunes et des faiblesses, dues à la difficulté de la tâche, j’espérais cependant qu’ils exerceraient quelque influence sur l’anthropologie moderne et qu’en particulier les premières ébauches d’arbres

  1. Souvenirs biographiques. — Ayant eu, à diverses reprises, dans ces conférences de Berlin, l’occasion de rapporter quelques incidents de ma vie d’étudiant, qui se sont passés, il y a cinquante ans, à Berlin et à Würzbourg, — m’étant, en outre, reporté à mes travaux antérieurs, je dois ajouter que le lecteur sympathique, s’il s’y intéresse, trouvera de nouveaux détails dans les ouvrages suivants : IW. Bölsche, Ernest Haeckel, étude biographique, 2e édition, 1905, Seemann, Berlin. IIW. Breitenbach, E. Haeckel, sa vie et son œuvre, 2e éd., Brackwede, 1905. IIIK. Keller et A. Lang, E. Haeckel, le savant et l’homme, discours prononcés lors de la célébration du soixante-dixième anniversaire de la naissance de Haeckel, le 16 février 1904 (Zürich).