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de répartir l’ordre tout entier des primates en deux familles d’une part, les primaires (hommes et singes anthropoïdes) de l’autre, — les simiens (singes proprement dits, catarhiniens ou singes orientaux et platyrhiniens, ou singes occidentaux).

Depuis que le médecin hollandais, E. Dubois a découvert à Java, il y a douze ans, les célèbres restes de l’homme pithécoïde fossile (Pithecanthropus erectus), comblant ainsi la lacune formée par ce qu’on appelait le « membre manquant » (missing link), ce groupe, le plus intéressant des primates, a donné lieu à une littérature abondante ; je signalerai, comme particulièrement importante la preuve fournie par l’anatomiste strasbourgeois, G. Schwalbe, que le crâne jadis découvert à Neandertal appartenait à une espèce d’hommes disparue, qui tenait le milieu entre le pithecanthropus et l’homme véritable : à l’homoprimigenius. Par les comparaisons les plus minutieuses, Schwalbe réfutait en même temps toutes les objections tendancieuses que Virchow avait autrefois élevées contre ces documents fossiles et d’autres analogues, en déclarant que c’était là des monstruosités pathologiques. Dans tous les restes importants de l’homme fossile, qui démontraient qu’il descendait des singes anthropoïdes, Virchow ne voulait voir que des altérations pathologiques provoquées par des conditions de vie malsaines : la goutte, le rachitisme et autres affections des habitants des cavernes à l’époque diluviale ; il s’efforçait de toutes manières d’affaiblir l’évidence des preuves de la parenté entre l’homme et les primates. De même, dans la lutte soulevée par la découverte du pithecanthropus, Virchow