Page:Hafiz - Quelques Odes, traduction Nicolas, 1898.djvu/30

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Écoute-bien ce conseil, ô mon âme ! écoute-le, car les jeunes gens favorisés du ciel préfèrent à leur propre vie les avis d’un vieux savant.


Tu m’as grondé, j’en suis ravi, Dieu te le rende, tu as bien fait, car des paroles empreintes d’amertume, cela sied à des lèvres de rubis d’où découle la douceur.

    même tu y tournerais comme le compas dans le cercle. Vers que Darabi explique ainsi : Ceci est une allusion aux croyances de ceux-là qui voient dans la créature la preuve de l’existence de Dieu. Chebistery dit à ce propos : le philosophe est stupéfait de ne voir dans le monde que la créature. De la créature il veut donner la preuve de l’existence de Dieu, c’est pour cela qu’il demeure étonné devant son essence. J’admire l’ignorant qui prend un flambeau pour chercher le soleil. Il faut, en effet, savoir que les choses que nous voyons n’existent pas en elles-mêmes, l’on ne peut donc en tirer la preuve de l’existence de Dieu. Il faudrait, en effet, que la preuve fût alors plus évidente que Dieu lui-même.